Description

La Brigasque est une race ovine laitière rustique, de grande taille (70 à 80 cm pour la brebis, 75 à 85 cm pour le bélier) et de poids moyen (50 à 60 kg pour la brebis, 70 à 80 kg pour le bélier).

Elle a les membres longs et fins, le bassin large et la poitrine étroite. La tête, les membres ainsi que la peau sont toujours colorés ou tachetés de nuances allant du marron clair au gris. La Brigasque est cornue dans les deux sexes (individus mottes acceptés pour les femelles), avec des cornes coiffantes et faiblement annelées, qui ne font en général pas plus d’un demi tour pour la brebis. Le chanfrein est très busqué, le nez fin et les muqueuses noires ou tachetées. La couleur du poil autour des yeux et des narines est plus clair. Les oreilles sont longues, portées à mi hauteur et en avant. La présence de pampilles est possible.

La toison est majoritairement blanche, avec quelques zones rousses, souvent sur le cou. Elle forme de longues mèches et pèse environ 2,5 kg. La laine est grossière (laine, poil et jarre). Le dessous du cou, le ventre et les membres sont découverts.

La Brigasque a une attitude très fière et élégante. C’est une race peu grégaire, très calme et docile.

Les mamelles sont bien attachées, séparées en deux quartiers bien distincts. Les trayons sont très développés et situés sous la mamelle, ce qui rend la traite manuelle très facile.

Général & Histoire

La Brigasque tire son nom du village de la Brigue, située dans la vallée de la Roya, dans les alpes maritimes.

Les bergers brigasques pratiquaient la transhumance hivernale. Les troupeaux basés dans la Roya descendaient passer l’hiver sur la côte d’azur, ainsi les bergers pouvaient écouler leurs produits facilement et les brebis bénéficiaient d’herbe de bonne qualité tout l’hiver. Le printemps venu les troupeaux remontaient progressivement vers les pâturages des alpes. De cette pratique ancestrale vient la très bonne aptitude de la brigasque à agneler à l’automne.

Très présente jusque dans les années 1960, les effectifs de la race se sont effondrés brutalement, pour atteindre à peine plus de 500 têtes dans les années 2000, dont seulement 3 élevages professionnels.

Cet effondrement est dû en partie à l’exode rural, en partie à l’urbanisation de la côte d’azur, rendant impossible la pratique de la transhumance hivernale.

Dans les années 70 une poignée de bergers néo ruraux reprennent le flambeau de la brebis brigasque. C’est eux qui sauvegardèrent la race en reprenant des troupeaux et en continuant à fabriquer du fromage de façon ancestrale. Pascal et Gisèle Bonneville en particulier, s’attelèrent à faire connaître et à diffuser inlassablement la race auprès de jeunes bergers.

A partir de 2010 la Brigasque connait un renouveau et commence à se diffuser. En 2018 on comptait plus de 1300 brebis et une dizaine d’élevages professionnels. La race est encore majoritairement présente dans son berceau d’origine des alpes maritimes.

Egalement présente sur le versant italien, du val pelice dans le piemont jusqu’en ligurie, la race porte le nom de Roaschina ou de Fabrosana (le nom international reconnu est celui de Brigasque). Moins impacté que la population française dans les années 80 et 90, c’est maintenant que les effectifs Italiens diminuent fortement, avec en plus un abandon progressif de la traite. Des échanges réguliers ont lieu entre bergers français et italiens.

Utilisation

Le regain d’intérêt pour la transformation et la vente directe des produits, pour le maintien de la biodiversité et des systèmes pastoraux extensifs profitent au développement de la race.

Le retour du loup et la forte prédation sur les troupeaux ovins – dont souffre également la Brigasque – incite de plus en plus d’éleveurs pastoraux à s’orienter vers la production laitière, systèmes pastoraux extensifs en zone alpine sèche ou parcours méditerranéens particulièrement adaptés à la race.

Les atouts de la brebis brigasque sont sa durée de traite, sa capacité à remonter en lactation avec la pousse de l’herbe, ses trayons très bien conformés et donc sa facilité de traite, son aptitude à la marche sur des terrains escarpés et sa toison abondante.

Des produits à l’identité forte – tomme brigasque, tapis en laine – sont un atout pour assurer la viabilité des élevages et se différencier sur les marchés.

Rendement

En 2019, le suivi des lactations n’est pas assez avancé pour avoir des chiffres précis, cependant la production est de l’ordre de 100 litres (pour une mise bas à l’automne et une lactation d’hiver en bergerie) à 150 litres (lactation d’été avec mise bas en fin d’hiver) pour les troupeaux en rythme de croisière.

La lactation est longue (9 mois et plus), avec un pic peu marqué et une grande capacité à remonter avec la poussée de l’herbe.

La prolificité est faible, environ 1,1 agneau par brebis.

Les agneaux naissent assez gros et ont une croissance rapide (5 à 6 kg pour les mâles à la naissance et 17 à 21 kg à 5 semaines. Cependant, passé deux mois, l’engraissement est difficile.

Littérature

Günter Jaritz: Seltene Nutztiere der Alpen, 7000 Jahre geprägte Kulturlandschaft, Verlag Anton Pustet 2014
Schafrassen der Alpen, Antje Feldmann, Ursula Bietzker, Dr. Christian Mendel, Herausgeber: Gesellschaft zur Erhaltung alter und gefährdeter Haustierrassen e.V. - GEH, Deutschland
Textes en français issus de : La brebis brigasque

Liens

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APA Savona, Via Don Minzoni 4/2, I-Savona

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Association des éleveurs de brebis brigasques
Jean-Baptiste MARTIN
+33 6 80 58 62 21