Prunes et pruneaux

Histoire et origines
Les origines de prunus domestica font toujours débat, tout comme la différenciation entre prunus domestica (prunes rondes) et prunus insititia (pruneautier en Suisse romande et en Franche-Comté) en tant qu’espèces distinctes, certains botanistes considérant ce dernier comme étant une sous-espèce de prunus domestica. Certaines prunes, essentiellement dans le Nord-Ouest de la Suisse, sont en fait des fruits de Prunus spinosa, le prunellier, appelées belosses ou bloûches dans le canton du Jura.
Des traces de pruniers datant de 4000 à 6000 ans av. J.-C. ont été retrouvées en Allemagne et en Ukraine. Une origine caucasienne du prunier prunus domestica est souvent mise en avant, tandis que certains éléments portent à penser que le prunier eurasien Prunus domestica pourrait avoir un prunus origine d’Asie orientale dans ses ancêtres. Les dernières recherches génétiques indiquent que Prunus domestica est, de manière vraisemblable, le croisement entre Prunus cerasifera et un Prunus spinosa tétraploïde. La faible diversité génétique et l’absence de véritables individus à l’état sauvage suggère un processus de croisement et de sélection précoce dans les sociétés agricoles eurasiennes.
De nombreuses légendes sur l’origine des variétés de prune circulent, sans que celles-ci ne puissent être vérifiées. Ainsi, le prunier de Damas (pruneautier) aurait été ramené de Damas par les croisés, tandis que la Reine-Claude serait issue d’un prunier asiatique, offert par le sultan Ottoman Solimane le Magnifique au roi de France François 1er.

La culture du prunier dans l’arc alpin
C’est un arbre répandu dans tout l’arc alpin. La France et l’Italie sont des producteurs importants à l’échelle mondiale, tandis que l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie présentent un bon taux d’auto approvisionnement. Arbre rustique et vigoureux, peu exigeant au niveau de la profondeur utile du sol, il peut être cultivé jusqu’à au moins 1000 m d’altitude, voire plus selon les variétés et les expositions.
Les régions de production intensive sont l’Alsace et la Lorraine pour les mirabelles, et le Nord de l’Italie. Hors de ces régions, de nombreuses espèces sont cultivées dans tout l’arc alpin. Il s’agit de variétés de table, à cuire, à sécher, à distiller, ou même destinées à l’alimentation animale.
Comme la plupart des Prunus, le cerisier est un arbre à forte vigueur. Pour cette raison, il est traditionnellement conduit sous forme de haute-tige, ou arbre de plein vent. La mise au point de porte-greffes de plus faible vigueur a permis, au cours du siècle dernier, la mise en place de vergers basse-tige commerciaux, facilitant les travaux de taille, de récolte, de traitements, et la mise en place de filets de protection.

Familles de prunes
On distingue, entre autres, les familles suivantes de prunes :
• Les pruneaux (Suisse romande) ou quetsches, petites prunes violettes et sucrées, beaucoup cultivées en Alsace, en Allemagne, et dans la région de Bâle
• Les mirabelles, excellents fruits de table, petits, jaunes et ronds, associés à la Lorraine
• Les reines-claudes, d’excellentes prunes de table de gros diamètre, à chair ferme et juteuse

Sources et littérature
-Bretaudeau J. et Fauré Y. (1991). Atlas d’arboriculture fruitière, Volume 3, 1991, pp. 85-90. Ed. Technique et doc.
-Vauthier, B. (2011). Le patrimoine fruitier de Suisse romande. Ed. La Bibliothèque des Arts.
-Corbaz, R. (2006). Les variétés fruitières de l’Arboretum National du Vallon de l’Aubonne. Ed. Société Vaudoise des Sciences Naturelles

Remerciements
Avec l’aimable participation et la relecture de Dominique Ruggli, Grangeneuve