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Description

Selon l’ethnographe et journaliste Robert Kruker et Arnold Niederer, ethnologue, « On entend par foin sauvage la pâture fauchée sur les prairies alpines (non fumées) et rapportée après séchage dans les habitations d'hiver pour nourrir le bétail. La cueillette de foin sauvage s’inscrit, comme les autres formes de cueillette, dans une situation de pénurie, due à des facteurs écologiques d’une part et socio-économiques de l’autre.

La fauche du foin sauvage est une pratique courante dans l'ensemble de l'espace alpin. La Suisse est championne de la production de foin sauvage. Le foin sauvage est généralement obtenu à partir de surfaces trop raides ou inaccessibles au bétail pour d'autres raisons. Ces prairies sont généralement situées à plus de 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer.

L'évacuation se fait si possible par des câbles à foin installées à cet effet. Les fagots ou barillons, qui pèsent généralement plus de cinquante kilos, dévalent la vallée à une vitesse pouvant atteindre cent kilomètres par heure, accrochés à un crochet, dans un bruit de sifflement qui s'entend de loin.

Lorsque, à la fin du Moyen Âge (à partir de 1660 environ), la route du Gothard a permis d'accéder au marché du nord de l'Italie, l'élevage laitier s'est fortement développé, notamment en Suisse centrale, au détriment des cultures. Les produits laitiers comme le fromage à pâte dure étaient très demandés en Lombardie. Les petits paysans démunis commencèrent à se rendre avec leur famille dans les prés sauvages pour récolter le foin et le vendre dans la vallée. Comme la fauche se fait encore aujourd'hui à la faux, le marteau et l’enclume ne doivent pas manquer pour l'affûtage. (Pour faciliter le transport, le foin était battu dans des filets de chanvre ou de grandes toiles.

L'accès aux prairies sauvages était strictement réglementé et généralement tiré au sort. Une « guerre des faux » pouvait éclater là où, à une date précise du mois d'août, commençait l'autorisation officielle de faucher et donc de se distinguer par de petites surfaces fauchées de chaque candidat à la prairie de fauche. Les disputes se produisaient surtout sur les surfaces les plus convoitées.

La fauche de foin sauvage, aujourd'hui subventionnée en Suisse, est une protection importante contre l'érosion et les avalanches : si les pentes ne sont pas fauchées, les longs brins d'herbe se disposent sur le sol dans le sens de la chute, c'est-à-dire vers le bas à cause de la pluie et de la neige. Cela crée un plan de glissement qui favorise les avalanches et l'érosion.

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