Description

Vieux cépage des environs de Conthey-Savièse-Sion (Valais), ressuscité en 2005.

Général & Histoire

La Diolle est mentionnée pour la première fois en 1654 dans les vignobles de Sion en Valais sous son nom patois Jiolaz, puis dans plusieurs documents relatifs aux vignobles des environs de Conthey-Savièse- Sion sous différentes orthographes. Sa dernière mention écrite date de 1903, après quoi le cépage a été considéré comme disparu. En 2005, alors que l'auteur établissait une banque de données avec tous les profils ADN des cépages cultivés en Suisse (Swiss Vitis Microsatellite Database, http://www1.unine.ch/svmd), il a été contacté par feu Germain Héritier, vigneron-encaveur de Granois (Savièse). Il avait repéré deux ceps inconnus dans un mur de vigne au lieu-dit Balletière, entre Conthey et Savièse. Soumis à l’analyse ADN, les deux ceps ont montré le même profil qui ne correspondait à aucun cépage connu. Le test de paternité a ensuite montré que ce cépage inconnu était un enfant de la Rèze (ou un parent, mais la Rèze étant plus ancienne, il est logique de la considérer comme la mère), ce qui indiquait que le cépage était bien valaisan. Par la suite, une description ampélographique dans un ouvrage du début du XXe siècle a permis d’identifier cet inconnu: il s’agissait de la Diolle, cépage de la région de Conthey-Savièse, considéré alors comme un possible croisement naturel entre la Rèze et le Fendant (Chasselas). Le test ADN réfute toute parenté avec le Fendant, mais le cépage énigmatique de Savièse correspondait parfaitement à la description. Il fait donc partie des vieux cépages valaisans: la Diolle est ressuscitée !

Zone de distribution hier et aujourd'hui

A ce jour, 0.03 ha à Chamoson (Valais).

Culture

La Diolle avait été abandonnée pour sa sensibilité à la pourriture et la faiblesse de son vin, tout en soulignant qu’il était de bonne garde en raison de son acidité supérieure. En effet, une micro-vinification faite en 2014 à la station fédérale de recherche agronomique Agroscope montre un vin aux arômes d’agrumes prononcés et une acidité très importante, en quelque sorte un vin intermédiaire entre l’Arvine pour les arômes et la Rèze pour la structure. En 2013, en collaboration avec le vigneron-éleveur Didier Joris à Chamoson, l'auteur a pu planter 300 m2 de Diolle. Malheureusement, le choix du porte-greffe s’est avéré mauvais (Couderc 3309) et les plantes ont péri, aussi a-t-il fallu recommencer la plantation en 2015 sur un autre porte-greffe (5BB).

Aptitude spécifique

La Diolle est issue d’un croisement naturel entre la Rèze et un cépage inconnu, probablement disparu. C’est donc une demi-sœur de la Grosse Arvine des environs de Martigny-Fully.

Autres

Le nom Diolle vient du hameau de Diolly au-dessus de Sion.

Littérature

·Vouillamoz, J. (2017). Cépages suisses, histoires et origines. Ed. Favre