Grande berce (Heracleum sphondylium)

Appelée aussi patte d’ours.
En petite proportion, au stade jeune et comme fourrage vert ou comme ensilage, la grande berce est une autre plante de bonne valeur grâce à sa richesse en nutriments. En grande quantité, à un stade tardif et utilisé comme fourrage sec, c’est une plante sans valeur.
Plante indicatrice d’une fumure excessive (lisier) et d’une utilisation par fauche.
Une pâture de printemps (combinée au besoin avec un sursemis) suivie d’une intensité d’exploitation adaptée aux conditions locales permettent de facilement réduire la proportion de grande berce.

Port, aspect, longévité

50 – 150 cm de hauteur; tige dressée, ramifiée, rugueuse.
Feuilles densément pubescentes sur la face supérieure et surtout sur la face inférieure (≠ anthrisque, chérophylle cilié).
Les feuilles de la base et de la tige sont pennées une seule fois, avec 3 à 7 subdivisions et avec une longueur totale pouvant atteindre 35 cm. Les subdivisions sont le plus souvent larges, ovales (≠ anthrisque, chérophylle cilié); les subdivisions de la feuille ressemblent à l’empreinte d’une patte d’ours (-> 2e nom!) et sont dentée de façon irrégulière. Grande diversité de formes des feuilles.
Écrasées, les feuilles dégagent une faible odeur de fenouil ou d’anis (≠ anthrisque, chérophylle cilié).
Fleurs blanches (rarement rougeâtres) apparaissant à la fin du printemps et en été, le plus souvent à la 2e pousse (≠ anthrisque).
Enracinement: racine pivotante épaisse avec des racines secondaires portant plusieurs pousses et pouvant descendre à 2 m de profondeur (plante tolérante à la sécheresse).
Plante bisannuelle à pérenne.

Exigences écologiques, distribution

Répandue de la plaine jusqu’en régions alpines, résistante. Surtout dans les endroits défavorables aux ray-grass et dans les prairies exploitées de façon mi-intensive à peu intensive.
Se développe aussi bien à dans les endroits secs et chauds que froids et humides.
Dans les prés de fauche fortement fertilisés (lisier), là où la fumure est trop importante par rapport aux conditions naturelles et à la fréquence des coupes.
Absente des surfaces pâturées.

Réaction aux pratiques agricoles

Une pâture de printemps combinée avec le sursemis d’un mélange pour sursemis adapté aux conditions naturelles et à l’intensité d’utilisation permettent de bien affaiblir la grande berce.
Cette mesure n‘est durable que si la trop forte fumure (lisier) pratiquée jusque-là est fortement réduite et adaptée à l’intensité d’utilisation (si possible utilisation mixte fauche et pâture).

Valeur fourragère

La valeur fourragère présente plusieurs aspects:
- Les jeunes feuilles sont précieuses, riches en énergie, en protéines et en minéraux, elles sont faciles à digérer. Elles durcissent très vite et s’émiettent lors du séchage.
- Les tiges sont sans valeur, dures et difficile à sécher.
Au stade jeune et en proportion de 10%, la grande berce convient bien pour l’ensilage et pour l‘affourragement en vert à la crèche. Elle est très compétitive, prend la place de plantes de bonne valeur fourragère, réduit le potentiel de production et donne un gazon lacuneux.

Valeur écologique