Description

Il s’agit de prairies grasses traditionnelles, riches en espèces. Là où, à basse altitude, une coupe de foin tardive et une fertilisation modérée conduisent au développement de la prairie à fromental, se forme, sous conditions du même mode d’exploitation et d’une altitude plus élevée, la prairie à avoine jaunâtre.
 
D'une part, elle fournit un fourrage fin et appétant qui convient bien comme foin ou regain. D'autre part, elle a un grand potentiel d’être riche en espèces et répond donc souvent aux exigences des surfaces de promotion de la biodiversité selon l’OPD.
 
Parmi les espèces caractéristiques de la prairie à avoine jaunâtre on retrouve : l’avoine jaunâtre (Trisetum flavescens), la fétuque des prés (Festuca pratensis), la fétuque rouge (Festuca rubra), la renouée bistorte (Polygonum bistorta), le géranium des bois (Geranium sylvaticum), l’alchémille vulgaire (Alchemilla vulgaris), le cumin des prés (Carum carvi), le trèfle violet (Trifolium pratense), l’agrostide capillaire (Agrostis capillaris), le dactlye (Dactylis glomerata), le liondent hispide (Leontodon hispidus), le pissenlit (Taraxacum officinale), la berce des prés (Heracleum sphondylium), le cerfeuil des prés (Anthriscus sylvestris) et le plantain lancéolé (Plantago lanceolata).
 
Aux endroits humides peuvent être observées des plantes indicatrices supplémentaires comme le cirse maraîcher (Cirsium oleraceum), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), la canache gazonnante (Deschampsia cespitosa) et la pimprenelle officinale (Sanguisorba officinalis). De plus dans les zones subalpines (à partir d’environ 1400 m d’altitude) peuvent être également observées : la fléole des alpes (Phleum alpinum), le pâturin des alpes (Poa alpina), le crépide orangée (Crepis aurea) et le rumex alpestre (Rumex alpinus).

Zone de distribution hier et aujourd'hui

Conditions du lieu

  • Régions de montagne jusqu’à la zone alpine (de 1000 m à 2000 m d’altitude selon la situation).

Culture

Exploitation

Les prairies à avoine jaunâtre gardent une composition botanique stable dans les conditions suivantes :

  • Utilisation de fauche, éventuellement une pâture d’automne
  • Utilisation à partir du 20 juin ou selon les exigences de l’OPD
  • Laisser égrainer les graminées par une récolte de foin tardive
  • Fertilisation restreinte, de préférence sous forme de fumier ou conformément aux spécifications de l’OPD.

Risques

  • La sur-fertilisation favorise la propagation des herbes à tiges dures.
  • Une utilisation trop précoce engendre une composition pauvre en espèces.
  • Les prairies à avoine jaunâtre avec beaucoup d'herbes grossières peuvent être améliorées botaniquement par une pâture printanière précoce dans de bonnes conditions.

Utilisation

Fourrage

  • Rendement : 20 à 50 dt MS/ha
  • Fourrage sec : appétant et fin

Autres

Valeur écologique, particularités

  • Se prête comme surface de promotion de la biodiversité selon l’OPD.
  • Vérifier la conformité de la prairie aux exigences du niveau de qualité II ou l'adéquation aux contributions à la protection de la nature.

Particularités biologiques

En écologie, ces prairies de fauche de montagne sont appelées Polygono-Trisetion. Aux étages montagnard et subalpin ces prairies remplacent l’Arrhenatherion. L’avoine jaunâtre (Trisetum flavescens) prend la relève du fromental (Arrhenatherum elatius) comme espèce dominante. Le climat plus frais favorise la présence de certaines espèces de lisière et de mégaphorbiaies comme le géranium des bois (Geranium sylvaticum), et aussi d’espèces des prairies humides comme la renouée bistorte (Polygonum bistorta) et le trolle d’Europe (Trollius europaeus). Dans ces prairies on peut parfois également trouver une autre espèce attractive : le narcisse (Narcissus radiiflorus). Le cortège floristique du Polygono-Trisetion est en général coloré et diversifié, offrant un aspect plus fleuri que l’Arrhenatherion. Comme mentionnée ci-dessus dans les risques, les prairies de fauche de montagne, comme celles de basse altitude, ne supportent pas de coupes répétées et trop précoces, ce qui provoquerait une diminution de la diversité floristique.

Littérature

eADCF, savoir-faire en production fourragère