Les cerisiers

Histoire et origines
Le merisier sauvage, Prunus avium, était largement présent en Europe, dans les pays du Maghreb et en Asie mineure à la fin du néolithique. Etant donné la proximité génétique avec le cerisier doux (également Prunus avium), la thèse d’une domestication de ce dernier par des peuples méditerranéens et du Caucase à partir du merisier sauvage fait consensus. Il aurait été largement disséminé par les mouvements de population, notamment les armées romaines.
On désigne, dans la grande famille des cerises, les espèces fruitières suivantes :
• Prunus avium, qu’on subdivise encore en bigarreaux (fruits sucrés à chair ferme, ex. Schauenburger) et en guignes (fruits sucrés à chair molle, ex Belle d’Orléans)
• Prunus cerasus, qu’on subdivise en amarelles (cerises acides à peau rouge ou claire et jus non colorant, ex. Montmorency) et en griottes (cerises acides à peau noire ou sombre et jus coloré, ex. Griotte du Nord ou Schattenmorelle)
D’autres espèces apparentées ne sont pas utilisées pour leurs fruits, comme Prunus mahaleb, souvent utilisé comme porte-greffe, ainsi que comme épice.

La culture du cerisier dans l’arc alpin
Le cerisier prospère jusqu’à des altitudes et latitudes élevées. Toutefois, un facteur limitant pour sa culture fruitière a trait aux gelées tardives lors de la floraison. Il n’est pas rare d’observer des cerisiers à plus de 1000 m d’altitude, mais ceux-ci ne donnent des fruits que de manière irrégulière, ce qui peut mener à des récoltes exceptionnelles une bonne année. Le cerisier exige beaucoup de lumière.
Comme la plupart des Prunus, le cerisier est un arbre à forte vigueur. Pour cette raison, il est traditionnellement conduit sous forme de haute-tige, ou arbre de plein vent. La mise au point de porte-greffes de plus faible vigueur a permis, au cours du siècle dernier, la mise en place de vergers basse-tige commerciaux, facilitant les travaux de taille, de récolte, de traitements, et la mise en place de filets de protection.

Le merisier comme bois d’œuvre
Prunus avium est également un excellent bois d’œuvre. La production de bois d’œuvre de merisier de qualité, impliquant de longues billes droites de 5 à 8 m, en sylviculture, est toutefois compliquée. C’est un arbre à croissance rapide, qui a besoin de beaucoup de lumière.

Sources et littérature
-Bretaudeau J. et Fauré Y. (1991). Atlas d’arboriculture fruitière, Volume 3, 1991, pp. 133-138. Ed. Technique et doc.
-Vauthier, B. (2011). Le patrimoine fruitier de Suisse romande. Ed. La Bibliothèque des Arts.
-Corbaz, R. (2006). Les variétés fruitières de l’Arboretum National du Vallon de l’Aubonne. Ed. Société Vaudoise des Sciences Naturelles

Remerciements
Avec l’aimable participation et la relecture de Dominique Ruggli, Grangeneuve